Les durées
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Une durée peut être utilisée comme critère de jugement. Les durées sont souvent définies par la survenue d’un événement clinique. Il existe donc une parenté forte entre ces deux types de critères de jugement. Les durées permettent d’appréhender une part de la dynamique de la survenue des événements cliniques ). C’est par exemple la durée de survie ou de délai de survenue d’un événement. Le but du traitement étant d’accroître ce type de durée. Dans d’autres situations, il s’agit de la durée des symptômes ou de la durée de la maladie (cf. Figure 1). Dans ce cas, le but du traitement est de réduire cette durée.
Figure 1 – Exemple de résultats obtenus sur des durées de maladie. Ce type de critère s’analyse en comparant les médianes plutôt que les moyennes en raison du caractère asymétrique des distributions observées.
En termes d’interprétation, les durées sont plus informatives que la simple mention de la survenue d’un événement au cours d’une période d’observation. L’analyse statistique des durées pose cependant des problèmes particuliers (asymétrie des distributions, durée de suivi variable, censure) qui sont détaillés dans le chapitre : Les courbes de survie. Il apparaitra que durée et fréquence de survenue des événements sont intimement liées (lecture horizontale ou verticale des courbes de survie). L’analyse des durées étant difficile, elle est avantageusement remplacée par l’analyse des courbes de survie (ou de taux cumulée des évènements).
De plus, en pratique, il n’est pas toujours simple de déterminer le moment de survenue d’un événement.
Par exemple, dans les maladies bénignes, la détermination de la durée de la maladie nécessite de connaître le moment de survenue de la guérison avec suffisamment de précision et d’exactitude. Pour cela, il serait nécessaire d’examiner régulièrement les patients afin de ne pas rater le moment où survient la guérison. En effet, le recueil rétrospectif de cette information, lors d’un interrogatoire tardif, est insuffisamment fiable. Un manque d’exactitude à ce niveau augmente la variabilité des mesures et réduit la puissance statistique. Un manque de précision réduit la puissance métrologique. Une précision de l’ordre d’une journée pour une maladie qui guérit en une semaine ne permet pas de discriminer des différences de durée de l’ordre de quelques heures.
En pratique, il s’avère plus simple et donc plus fiable de mesurer la proportion de guérison obtenue avec un recul donné. Tous les patients sont revus en consultation à cette date pour déterminer s’ils sont guéris ou non. En pratique, la fréquence de guérison évaluée à un moment donné s’avère bien plus facile à mesurer de façon fiable que la durée d’évolution de la maladie.
En fait, les durées ne sont faciles à déterminer qu’avec les événements qui laissent une trace fiable et facilement accessible de manière systématique, comme les hospitalisations ou le décès. Lorsqu’un tel système de recueil de l’information n’existe pas, l’information doit être recueillie spécifiquement pour l’essai, ce qui s’avère en général réalisable qu’une seule fois ou un nombre limité de fois. Il devient alors nécessaire de raisonner en termes de fréquence à une date donnée.
Par
exemple, dans les essais de prévention cardiovasculaire par les
hypocholestérolémiants qui durent de 5 à 7 ans, les
patients sont revus régulièrement, en général
annuellement. Si un événement survient entre deux visites, il est
parfois difficile de déterminer sa date exacte, sauf si
l’événement a été suffisamment grave pour
conclure à une hospitalisation où à l’intervention
d’un service d’urgence.
Interprétation
des essais cliniques pour la pratique médicale
www.spc.univ-lyon1.fr/polycop
Faculté de Médecine Lyon - Laennec
Mis à jour : aout 2009