Principe général de l’évaluation des résultats des essais cliniques
Classification des résultats en faveur de l'efficacité
Les éléments de la force de conviction d’un résultat d’essai thérapeutique
Résultat faussement positif dû au hasard
Résultat faussement positif dû à un biais
Démarche hypothetico déductive
Les différents types de résultats
Cohérence externe d’un résultat
Conséquences des décisions basées sur des preuves imparfaites
Afin de déterminer leur aptitude à prouver l’effet du traitement évalué, les résultats en faveur de l'efficacité du traitement ("résultats positifs") sont classés en fonction de leur validité en termes de fausse positivité (validité interne), de pertinence clinique et du bénéfice net qu’ils représentent. Ces dimensions sont détaillées dans le chapitre sur les éléments de la validité d'un résultat.
Table 1 - Classification des résultats (en faveur de l'efficacité)
Validité interne | Pertinence clinique | Bénéfice net | En faveur de l’intérêt thérapeutique |
---|---|---|---|
résultat formellement démontré | résultat cliniquement pertinent | bénéfice net favorable démontré | oui |
idem | idem | absence de démonstration d’un bénéfice net favorable ou bénéfice net non favorable (suggéré ou démontré) | non |
idem | résultat insuffisamment cliniquement pertinent | sans objet | non |
résultat seulement suggéré | sans objet | sans objet | non |
résultat non significatif | non |
En termes de fausse positivité dû au hasard ou aux biais (validité interne), les résultats se répartissent en deux catégories :
Note
les résultats non statistiquement significatifs ne permettent pas de conclure. Ils ne donnent aucun argument en faveur du bénéfice du traitement. Du fait de l’absence de signification statistique, il est complètement déraisonnable d’exclure que le résultat ne soit pas entièrement dû au hasard.
En termes de pertinence clinique, les résultats se classent en résultats cliniquement pertinents et non cliniquement pertinents (manque de pertinence clinique du comparateur, du critère de jugement, de la taille de l’effet, de la population étudiée, etc…).
En termes de bénéfice clinique net (balance bénéfice risque), il existe aussi deux situations :
Tous les croisements de ces 4 dimensions ne sont pas intéressants (cf. tableau introductif). Par exemple, avec un résultat non significatif il est inutile de se poser la question de la pertinence clinique, ou de la balance bénéfice risque.
Seul les résultats démontrés, cliniquement pertinents et correspondant à un bénéfice clinique net favorable fournissent la preuve de l’intérêt thérapeutique du traitement et peuvent être utilisés pour justifier une utilisation systématique du traitement en pratique courante.
Les résultats seulement suggérés ne représentent pas des preuves suffisantes de l’intérêt thérapeutique du traitement car le risque que ce résultat soit un résultat faussement positif dû à un biais ou au hasard est trop élevée pour qu’il soit possible de baser une pratique.
Les résultats insuffisamment cliniquement pertinents ne représentent pas non plus des preuves de l’intérêt thérapeutique ainsi que les résultats ne correspondant pas à un bénéfice clinique net favorable.
Type de résultat en faveur de l'efficacité | Bénéfice net | en faveur de l’intérêt thérapeutique |
---|---|---|
Démonstration d’un bénéfice cliniquement pertinent | assuré a (bénéfice net favorable, DR<0, significatif) | oui |
idem | non garanti (bénéfice net non significatif) | non |
idem | défavorable (DR>0, significatif ou NS) | non |
Démonstration d’un bénéfice non cliniquement pertinent | défavorable (le traitement n’ayant pas montré de bénéfice, quelque soit les risques, le bénéfice net est défavorable) | non |
Suggestion du bénéfice (cliniquement pertinent ou non) | sans objet | non |
a : Soit quantitativement comme le montre une différence des risques du bénéfice net <0 et statistiquement significative soit parce qu’aucun effet indésirable capable de remettre en cause
Pour conclure à l'intérêt thérapeutique avec une prise de risque de se tromper minimale il faut une preuve incontestable (au delà de tout doute raisonnable) que le traitement apporte un réel bénéfice cliniquement pertinent débouchant sur un bénéfice clinique net.
La logique est d'avoir la certitude au delà de tout doute raisonnable que le bénéfice sera au rendez-vous. Un moindre doute a un quelconque niveau (faux positif, pertinence, bénéfice clinique net) rend la valeur de preuve d'un résultat caduque.
c'est au traitement d'apporter la preuve irréfutable (au delà de tout doute raisonnable) de son intérêt clinique et non pas au détracteur (utilisateurs) d'apporter la preuve du non intérêt. Ainsi toute insuffisance dans la solidité de la preuve invalide la preuve et laisse le traitement démuni.
C'est en ligne avec les principes de la méthode scientifique où une théorie est acceptée quand elle a résisté à toutes les tentatives de réfutation qu'elle a subie {Popper, ouvrage d'épistémologie}.
Pourquoi la charge de la preuve au traitement Pourquoi une prise de risque minimale dans l'acceptation (et la recommandation) de nouveau traitement
une prise de risque minimale dans l'acceptation (la recommandation ou l'utilisation) d'un nouveau traitement est nécessaire étant donné les enjeux de la décision.